« Inabstrait » consisterait à évoluer librement entre le monde abstrait et le monde figuratif,

pour créer une peinture qui soit une « dérive »,

en effaçant, ajoutant, et décidant de ce qui est bon de laisser apparaître.

La forme comme point de départ. La liberté comme chemin. La beauté comme arrivée.

Le mot inabstrait est prononcé la 1ère fois par Hervé Malcom Thomas en 2013, pour définir sa peinture.
En 2019, c’est la rencontre avec Julien Cuny qui fonde le mouvement. Leur peinture est très proche. Ils décident de travailler de concert , libres en rassemblant leur créations sous un même nom « l’inabstraction ».
En 2021, ce sont alors Jean-Louis Tauvel, Eric Finance, Emmanuelle Henry, Sébastien Montag, Karine RB, Anouk Tisserand et Eric Delorme qui rejoignent le mouvement.
6 peintres, un poète, un vidéaste et un photographe se reconnaissent dans un mouvement artistique.
Ce sont les INABSTRAITS.


Pour les inabstraits, il s’agit de proposer quelque chose de nouveau, qui s’abstrait du réel, et qui suggère le vivant.
Sortir des acquis, reformuler le regard.
Il s’agit de casser les liaisons et de les recombiner avec d’autres, pour créer de l’énergie.
Un souffle nouveau, pour libérer la pensée. La pensée est créatrice, elle peux générer plus d’énergie qu’elle n’en consomme.
Appliquer l’inabstraction au monde qui nous entoure,
c’est s’assurer un nouvel élan, global, éloigné de la pensée unique, vers l’esthétisme libre.
La forme comme point de départ. La liberté comme chemin. La beauté comme arrivée.

Hervé Malcom Thomas

« Je peins d’une manière continue depuis ma sortie de l’Ecole des Beaux-Arts de Metz en 1987.

Ne pouvant considérer mon travail de peintre comme étant réellement « abstrait » pas plus que « figuratif », l’idée de cet oxymore « Inabstrait© » m’a permis de définir plus justement, et sans manichéisme, ma peinture. »

« Inabstrait© » consisterait donc à évoluer librement entre ces deux mondes, sans être contraint à rien, ou plutôt en admettant toutes les manières utiles à la réalisation d’une peinture qui serait résolument une « dérive », au sens de la liberté d’expression picturale ; ainsi effaçant, ajoutant, décidant finalement de ce qui est bon de laisser apparaître ».

Julien Cuny

Du chaos à l’être vivant : lorsque je peins ou dessine, je pars du chaos, je commence à peindre spontanément des éléments simples, formes, lignes, surfaces disposés sans idée préconçue sur la toile. Ces éléments s’imbriquent, s’associent et donnent naissance à des formes complexes. Je révèle alors en dessinant sur ce fond : des figures, des membres, des corps, des objets.
Cela crée donc des personnages diversifiés, qui issus du chaos inscrivent leur réalité. C’est un acte spontané, physique et spirituel.

Emmanuelle Henry

« Je peins et je pense, à moins que ce ne soit l’inverse. Mes tableaux sont des témoignages de notre condition d’hommes et de femmes vu par une femme peintre, photographe et écriviste à ses heures et par à coup.

Plastiquement je construis mon tableau de manière géométrique et structurée comme des vitraux aux joints hachés. Mes personnages par leurs portions et leurs postures deviennent alors sensibles, déstructurés, brisés, stoïques comme des pantins et peut-être un peu comme dans leur vie »

Eric Finance

« J’écris parce que je ne sais pas peindre …

Je me dis plus écriviste qu’écrivain, ce n’est pas par modestie, je trouve que mon art de l’écriture est dû assez souvent à des fulgurances plutôt qu’à une recherche construite, c’est une démarche de création qui s’apparente à celle d’un artiste. Alors j’ai condensé le vocable qui va faire le lien entre l’écrivain et l’artiste en un écriviste. »

Pour mon écriture, je me suis affranchi de tout.

Pas de majuscule, pas de ponctuation, des accords de temps à la louche, une pagination telle que mon souffle la dicte, avec une seule règle, l’esthétique visuelle telle que je la conçois. Mes poésies sont des bouquets de prose !

Aujourd’hui je m’inscris, dans le mouvement artistique «inabstrait» dans lequel je me sens, enfin, comme une boisson sans eau !

Jean-Louis Tauvel

« Je peins, oui bien entendu, mais je colle surtout, je construis, j’élabore, je propose des mondes … Je ne veux surtout pas laisser transparaître  la moindre notion d’une quelconque représentation de quoique ce soit.

Je ne suis pas là pour donner une canne blanche au regardant, mon truc à moi, c’est de lui prendre le bras et de lui demander : – et toi, dis moi ce que tu vois !

Je fais ce que veut ma main, elle me lance un défi que j’accepte parfois, je regarde cette vague qui m’entraîne vers ailleurs… je veux bien m’affranchir de tout, mais dans les règles de l’art !

Inabstrait, voilà quelques lettres mélangées pour former un mot volé à l’indéfini, j’y trempe mes couleurs avec le plus grand bonheur … »

Sébastien Montag

« Mon travail plastique actuel interroge la peinture, son histoire et sa matérialité en s’appuyant sur les expérimentations menées dans mon atelier. À l’aide de diverses actions, je dépose sur mes supports une multitude de couches de peinture. Je les apparente à des couches sédimentaires, des strates qui nous livrent des territoires picturaux figuratifs.»

Les thèmes abordés sont variés et questionnent la Vie à travers nos combats, nos souvenirs, notre environnement et notre Histoire. Je travaille essentiellement à l’acrylique et à la bombe en utilisant la technique du pochoir d’une manière particulière et personnelle.

Je parle de territoires et de strates. Les pochoirs viennent délimiter des zones travaillées et s’apparentent à des territoires circonscrits.

Mes peintures s’inscrivent dans notre histoire personnelle et collective et dans leur propre histoire de création et de développement.

De la figuration actuelle à l’abstraction en devenir (?), ma production artistique se veut en toute humilité le reflet de notre époque.

Rineka RB

Mes photos sont capturées au gré de mes déambulations, le plus souvent urbaines. On peut donc dire que je fais de la streetphotographie. Mais je ne chasse pas la bonne prise, le bon spot. Je me laisse happer par la beauté d’un détail anodin a priori, par l’émotion d’une ligne ou d’une scène. Les ombres, la lumière, les reflets, les textures m’attrapent, m’arrêtent, me poétisent et tout comme les perspectives, cela m’ouvre sur une dimension qui entraîne alors mon imaginaire ailleurs. Je ne vérifie pas mon cliché, je reste sur la sensation du moment ; plus tard je découvre si l’instant a été saisi et je le recrée. Le cadrage choisi, les contrastes appuyés, les légendes, parfois les superpositions ou les inversions participent à la restitution de l’émotion ressentie alors, et à l’histoire qui persiste sur ma rétine.

Anouk Tisserand

« Mon travail s’inspire du cubisme et du pointillisme, où l’homme se trouve être le sujet principal.
Au milieu du support le voilà fragmenté, analysé, dessiné sous plusieurs angles de vue et rassemblé dans une forme abstraite.
La figure qui donne du sens. La composition et les couleurs qui donnent de l’abstraction.
Je puise mon inspiration dans les comportements humains, les rencontres, mes voyages, mais aussi dans les situations qui rythment mon quotidien.
Par l’utilisation du collage, je donne de la profondeur au tableau. Le relief, la texture et l’ajout de matériaux récupérés deviennent ainsi des clés de lecture. Des ouvertures qui permettent à l’observateur de s’introduire au coeur de la création. »

Eric Delorme

Installé en Australie, Eric Delorme utilise toutes les techniques nécessaires à l’expression de son témoignage. Phrases et messages se glissent dans ses images. Les têtes stylisées tracées à la bombe ou gravées dans le frais de la peinture sont simples et rapides et délivrent un sentiment d’urgence. Le contraste est partout.

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